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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

fluide qui s’étend sur une surface égale à la base de la partie C ou R, composée d’une infinité de points, d’où il résulte qu’elle agit à des distances finies sur toutes les petites aiguilles c, d, e, f, etc.

Or, le fluide du pôle supérieur A attire à lui le fluide boréal du pôle b, b′, b″, etc., de chacune de ces aiguilles, et repousse le fluide austral du pôle a, a′, a″, etc. Donc il y aura un certain nombre de molécules hétérogènes qui se réuniront dans chaque aiguille, et recomposeront une partie du fluide naturel. Mais le fluide du pôle A agit plus fortement sur les aiguilles voisines de l’extrémité m, et plus foiblement sur celles qui sont à une certaine distance de m. Donc la quantité de fluide naturel recomposé décroîtra d’une aiguille à l’autre ; et par une suite nécessaire, les portions de fluide qui restent à l’état de dégagement iront, au contraire, en croissant depuis l’extrémité m. Les mêmes effets auront lieu en sens contraire, en vertu de l’action du pôle inférieur B sur les aiguilles r, o, h, etc.

Il suit de là que si l’on représente par a, b, a′, b′, etc., les quantités de fluide qui restent à l’état de dégagement dans les aiguilles dont ces lettres nous ont servi à désigner les pôles, et si l’on compare les deux aiguilles c, d, on aura a′ plus grand que b ; de même, en comparant e avec d, on aura a″ plus grand que b′, etc. ; d’où nous conclurons que l’action a′b des deux premiers pôles, ainsi que l’action a″b′ des deux suivans, équivaut à celle d’un seul pôle austral animé d’une force égale à l’excès de a′ sur b, ou de a″ sur b′. En faisant un raisonnement semblable à l’égard des pôles suivans, jusqu’au milieu de l’aiguille mn, on en conclura que toute cette