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DE PHYSIQUE.

moitié est dans le même cas que si elle étoit sollicitée par une suite de quantités décroissantes de fluide austral. Ce sera le contraire par rapport à la moitié inférieure de l’aiguille mn. Les différences b′a, b″a′, etc., entre les quantités de fluide qui appartiennent aux aiguilles partielles r, o, etc., représenteront chacune une force boréale, et toute cette seconde moitié de l’aiguille sera censée être à l’état de magnétisme boréal. De plus, les points également distans des extrémités étant sollicités par des forces égales et contraires, on aura, au milieu de l’aiguille, b″′a″′=0 ; d’où il suit que ce point sera neutre[1].

  1. Pour rendre cette explication plus sensible, servons-nous de nombres pris arbitrairement, et représentons d’abord par +16 et −16 les quantités de fluide qui sollicitoient les différens pôles a, b, a′, b′, etc., dans l’état primitif de l’aiguille, le signe négatif indiquant ici le fluide boréal. Supposons qu’en vertu du contact de l’aimant MN, et de la nouvelle distribution qui en résulte relativement aux deux fluides renfermés dans l’aiguille mn, l’état de l’aiguille partielle c soit représenté par +6−6, celui de d par +12−12, celui de e par +15−15, celui de f par +16−16 ; et que de même, en partant de l’extrémité opposée, l’état de r soit représenté par −6+6, celui de o par −12+12, celui de h par −15+15, et celui de g par −16+16; il est aisé de voir que les quantités de fluide austral qui resteront en activité dans la moitié supérieure de l’aiguille, formeront cette série : +12−6, +15−12, +16−15, +16−16, ou plus simplement, 6, 3, 1, 0. De même les quantités de fluide austral qui resteront en activité dans la moitié inférieure de l’aiguille, donneront cette série : +6−12, +12−15, +15−16, +16−16, ou −6, −3, −1, 0. Ainsi chaque moitié de l’aiguille sera censée être sollicitée par une seule force égale et contraire à celle de l’autre moitié.