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DE PHYSIQUE.

avoir participé à l’action qui avoit converti les premiers en aimants.

607. Nous avons entrepris récemment de faire des expériences pour éclaircir ce point de physique ; mais nous avons considéré que si nous nous servions d’un barreau d’une certaine force, comme on le fait communément pour éprouver le magnétisme des mines de fer, il pourroit arriver que des corps qui ne seroient que de foibles aimants attirassent indifféremment les deux pôles du barreau ; parce que dans le cas où l’on présenteroit, par exemple, le pôle boréal du corps soumis à l’expérience, au pôle boréal du barreau, la force de celui-ci pourroit détruire le magnétisme de l’autre, et de plus y faire succéder l’état contraire, ce qui changeroit la répulsion en attraction. Nous avons donc pris une aiguille qui n’avoit qu’un assez léger degré de vertu, semblable à celles dont on garnit les petites boussoles à cadran : dès cet instant tout devint aimant entre nos mains. Les cristaux de l’île d’Elbe, ceux du Daupbiné, de Framont, de l’île de Corse, etc., repoussoient un des pôles de la petite aiguille par le même point qui attiroit le pôle opposé. Nous avons trouvé peu d’exceptions ; et peut-être les corps qui sont dans ce cas ont-ils perdu leur magnétisme, depuis qu’ils ont été retirés de la terre. Ce qui peut le faire présumer, c’est la facilité avec laquelle ils acquièrent des pôles lorsqu’on les met en contact, seulement une ou deux secondes, avec un barreau d’une force moyenne.

Il seroit possible d’ailleurs que quelques cristaux eussent échappé à l’action du magnétisme du globe, pour avoir été situés de manière que leur axe fût