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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

perpendiculaire à la direction du méridien magnétique de leur lieu natal.

608. Il nous vint en idée qu’il pourroit se faire qu’un cristal à l’état d’aimant parût, en conséquence de cet état même, n’avoir aucune action sur un autre aimant. Pour vérifier cette conjecture, nous avons substitué à l’aiguille le barreau dont on se sert ordinairement, et nous avons présenté à l’un des pôles de ce barreau un cristal de l’île d’Elbe, par le pôle de même nom. Le barreau n’ayant à peu près que la force nécessaire pour détruire le magnétisme du pôle qu’on lui présentoit, et remettre ce pôle dans l’état naturel, il n’y eut ni attraction, ni répulsion sensible de ce côté ; tandis que le même pôle du cristal, présenté à l’autre pôle du barreau, faisoit mouvoir celui-ci. On voit par là qu’en se bornant à une seule observation, on pourroit en tirer une conclusion très-opposée à la vérité.

Il restoit à dissiper une petite incertitude relativement aux résultats que nous venons d’énoncer. Lors qu’on présente un morceau de fer non aimanté, par exemple une clef, dans une position verticale, ou à peu près, au pôle austral d’une aiguille aimantée, ce pôle est toujours repoussé par le bout inférieur de la clef, tandis que le même bout attire le pôle boréal[1] : c’est, comme nous l’avons vu (601), l’effet du magnétisme que l’action du globe terrestre communique à la clef, et qui est si fugitif, que si l’on renverse la position de cette clef, à l’instant les effets contraires auront lieu ;

  1. Nous supposons ici que l’observation se fasse dans nos contrées.