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DE PHYSIQUE.

mais on ne pouvoit pas dire que les cristaux soumis à l’expérience fussent dans la même circonstance que cette clef, soit parce que leur action étoit constante, quelle que fût la position qu’on leur donnoit, soit parce qu’il s’en trouvoit dont l’extrémité inférieure repoussoit le pôle boréal de l’aiguille, et attiroit son pôle austral.

609. Il résulte de ces observations, que tous les morceaux de fer enfouis dans la terre, qui n’abondent pas trop en oxygène, ou du moins la très-grande partie, sont des aimants naturels, qui seulement varient par leur degré de force entre des limites très-étendues : en conséquence, l’aimant ne doit pas former une espèce à part en minéralogie ; et ce qu’on appelle communément de ce nom, n’est que le premier terme et le mieux prononcé d’une série où la nature marche par nuances, à son ordinaire, et où nous pouvons la suivre très-loin, en employant des moyens assortis à la délicatesse des mêmes nuances

610. Nous ajouterons ici quelques détails sur deux substances métalliques, qui paroissent douées, ainsi que le fer, d’une vertu magnétique très-sensible. L’une est le nickel qui, dans l’état où la nature l’a offert jusqu’ici, est toujours uni à l’arsenic et au fer. Il ne produit alors aucun mouvement dans le barreau aimanté. Mais cette observation ne prouve rien, parce que l’arsenic a cette propriété singulière, que sa présence, même lorsqu’il est en petite quantité, masque entièrement l’action du magnétisme.

Bergmann, qui a fait de nombreuses expériences sur le nickel, s’étoit aperçu que quand on avoit épuré ce métal, autant qu’il étoit possible, il agissoit sur le