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DE PHYSIQUE.

paroît avoir à cet égard est déjà plus que balancé par l’objection que nous avons citée ; et tous les faits que nous exposerons, dans la suite, tendront à établir, de plus en plus, la supériorité de l’hypothèse Newtonienne. En général, on ne pourroit reprocher à celle-ci que de mener à des conséquences qui étonnent l’imagination, et elle a cela de commun avec plusieurs vérités incontestables.

Au reste, quand même on ne la regarderoit pas comme suffisamment démontrée, elle mériteroit d’être adoptée, par cela seul qu’elle conduit à une explication aussi heureuse que satisfaisante des phénomènes, entre autres, de ceux de la réfraction et de l’aberration, tandis qu’il est très-difficile de les concevoir dans l’hypothèse de Descartes.

618. Considérons maintenant un des cônes de lumière qui ont leurs sommets aux différens points d’un corps lumineux, et concevons un plan qui coupe ce cône dans un sens que nous supposerons, pour plus grande simplicité, être perpendiculaire à l’axe du cône. Si nous faisons mouvoir ce plan parallèlement à lui-même, en allant du sommet vers la base, il interceptera des cercles dont les surfaces iront en croissant comme le carré de la distance au sommet, laquelle est mesurée par la partie de l’axe qu’il intercepte en même temps ; et puisqu’il reçoit toujours un même nombre de rayons, il en résulte que l’intensité de la lumière dans un espace donné, pris sur ce plan, est en raison inverse du carré de la distance. Donc si l’on suppose que le plan dont il s’agit soit le cercle de la prunelle de l’œil, on en conclura que la lumière reçue