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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

par cet œil doit s’affoiblir dans le même rapport, à mesure qu’il s’éloigne du corps lumineux.

Concevons que l’œil placé d’abord à une certaine distance d’un flambeau, s’en écarte ensuite à une distance trois fois plus grande ; les rayons qui passoient par la prunelle, dans le premier cas, se répandront sur un espace neuf fois plus grand, d’où il suit que la prunelle en recevra neuf fois moins ; et par conséquent si l’on vouloit que l’impression faite sur l’œil fût toujours la même, il faudroit remplacer le premier flambeau par un autre, dont la lumière fût neuf fois plus forte, c’est-à-dire, neuf fois plus abondante sur un même espace.

619. Un corps opaque ne peut jamais être éclairé qu’en partie par un corps lumineux, et l’espace privé de lumière, qui est situé du côté de la partie non éclairée, est ce qu’on appelle ombre. Ainsi l’ombre, proprement dite, représente un solide, dont la forme dépend à la fois de celle du corps lumineux, de celle du corps opaque, et de la position de celui-ci à l’égard du corps lumineux.

620. Supposons que les deux corps soient des globes r et z (fig. 82, Pl. XII), et que le diamètre du corps lumineux r soit plus grand que celui du corps opaque z. L’ombre sera un cône que l’on déterminera en supposant une ligne droite oc qui joigne les centres des deux globes, puis en menant une tangente db commune aux deux globes, jusqu’à la rencontre en a de cette même ligne prolongée. Si l’on conçoit que la tangente, en restant fixe par le point a, où elle coupe la ligne qui joint les centres, tourne autour de cette ligne, de manière à faire toujours le même angle avec