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DE PHYSIQUE.

du milieu dans lequel ils étoient mus, ne pénètrent pas tous le second milieu, en sorte qu’une partie est réfléchie au contact des deux milieux. Supposons d’abord que le second milieu soit plus rare que le premier : à mesure que les rayons, en partant de l’incidence perpendiculaire, s’inclineront davantage sur la surface du second milieu, le nombre des rayons qui échappent à la réfraction deviendra plus considérable, et il y aura un terme où ils seront tous réfléchis. Ce dernier effet est donné immédiatement par la loi même de la réfraction, en sorte que l’on peut déterminer, d’après le rapport entre les sinus d’incidence et de réfraction, l’inclinaison sous laquelle il a lieu ; car puisque dans le cas dont il s’agit, le sinus de réfraction est toujours plus grand que celui d’incidence, il est clair qu’il y a tel degré d’inclinaison où l’angle d’incidence étant encore aigu, l’angle de réfraction est droit, en sorte que la direction des rayons rompus coïncide avec la surface de contact des deux milieux ; et si l’on augmente encore l’angle d’incidence, celui de réfraction deviendra obtus, et les rayons se relèveront au-dessus de la surface de contact. Chacun de ces rayons ne se dirige point alors comme le côté de l’angle obtus qui résulte de la loi de la réfraction, mais il fait son angle de réflexion égal à l’angle d’incidence. Nous en donnerons bientôt la raison.

648. Il suit de ce qui vient d’être dit, que pour un milieu donné le rapport entre le sinus de l’angle d’incidence, sous lequel commence la réflexion totale, et le rayon, est le même que celui des sinus qui mesurent la réfraction dans le même milieu : par exemple, lorsque la lumière passe de l’eau dans l’air, les sinus étant