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DE PHYSIQUE.

cette hypothèse, rien n’étoit si simple à concevoir que l’égalité des angles de réflexion et d’incidence, si en même temps on considéroit les molécules de la lumière comme étant d’une forme globuleuse. La force de chaque globule étant oblique sur le plan de réflexion se décomposoit en deux autres forces, dont l’une, perpendiculaire au plan, étoit d’abord détruite par la résistance de ce plan, puis restituée toute entière en sens contraire par l’effet du ressort ; l’autre, parallèle au plan, subsistoit sans altération, et se combinant avec la précédente, produisoit un nouveau mouvement en diagonale, incliné sur le plan précisément de la même quantité que le mouvement primitif.

651. Mais ces explications, et d’autres du même genre, qui réduisoient tout aux lois ordinaires du choc des corps, pouvoient paroître satisfaisantes, lorsque l’on considéroit la réflexion sous un point de vue isolé, et que l’on attribuoit aux actions des forces qui la produisent une précision mathématique. Newton, accoutumé à porter ses regards sur l’ensemble des faits, trouva dans leur rapprochement de fortes raisons à alléguer contre la théorie adoptée jusqu’alors ; et examinant ensuite la réflexion en elle-même, il jugea que le mécanisme dont on l’avoit fait dépendre ne pouvoit être celui de la nature.

652. Voici les principales considérations sur lesquelles il fonde son sentiment[1]. Lorsque la lumière passe du verre dans l’air, le nombre des rayons qui échappent

  1. Optice lucis, lib. II, pars 3e. propos. 8e.