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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

à la réfraction et se réfléchissent au contact des deux milieux, est aussi grand ou même plus grand que quand le passage se fait de l’air dans le verre. Il faudroit donc dire que l’air est plus propre à la réflexion que le verre, ce qui n’est nullement vraisemblable ; mais quand cela seroit, on n’y gagneroit rien, car si le verre est placé sous un récipient purgé d’air, la réflexion au passage du verre dans le vide, sera aussi forte ou même plus forte que quand l’air existoit.

653. De plus, lorsque la lumière passe du verre dans l’air sous un angle d’incidence moindre que 40 ou 41d, une partie des rayons pénètre l’air en s’y réfractant, et lorsque l’angle d’incidence surpasse 41d, tous les rayons sont réfléchis. Croira-t-on qu’un simple changement d’obliquité suffise pour que la lumière, qui trouvoit jusqu’alors dans l’air un certain nombre de routes ouvertes, n’y rencontre plus que des parties solides qui la réfléchissent, surtout si l’on considère qu’au passage de l’air dans le verre, quelque grande que soit l’obliquité, il y a toujours un certain nombre de rayons qui pénètrent le verre ? On se figurera peut-être que dans le premier cas ce n’est point l’air, mais la dernière surface du verre qui produit la réflexion. Mais si l’on met le verre en contact avec de l’eau, une grande partie des rayons se transmettront à travers l’eau, sous la même incidence qui déterminoit une réflexion totale lorsque l’air existoit à la place de l’eau. Il paroît donc que la réflexion et la transmission des rayons ne dépendent point de la manière dont ils rencontrent les parties propres du verre, mais d’une certaine disposition de l’air ou de l’eau qui avoisine le verre.

654.