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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

L’action des deux forces ne se borne pas à changer la direction des rayons, elle décompose la lumière ; en sorte que les franges présentent différentes séries de couleurs, à peu près comme dans le phénomène des anneaux colorés que nous exposerons à l’article des couleurs.

L’effet dont nous venons de parler a été appelé par plusieurs physiciens diffraction de la lumière. Newton lui a conservé le nom d’inflexion, et l’attribue à la même cause générale qui produit la réflexion et la réfraction.

667. Nous terminerons cette théorie des forces que les corps exercent sur la lumière, par l’exposé d’un autre genre de résultats dont nous sommes encore redevables à Newton. Ce célèbre géomètre entreprit de comparer les puissances réfractives des différens corps diaphanes avec leurs densités[1]. Voici comme il évalue les premières : il suppose que la lumière cr (fig. 95) rencontre la surface ab de chaque corps sous un angle presqu’infiniment petit cra, ou, ce qui revient au même, il suppose que l’angle d’incidence crm soit sensiblement droit. Il décompose ensuite le mouvement rg du rayon rompu en deux directions, dont l’une rn est située sur la surface réfringente, et l’autre gn lui est perpendiculaire. Comme le rayon incident cr avoit une vîtesse censée nulle dans le sens de la même perpendiculaire, tout l’effet du mouvement qui a lieu suivant cette direction provient de la force accélératrice, ou de la

  1. Optice Lucis, lib. II, pars. 3a., propos. 10a.
puissance