Page:R.-J. Haüy - Traité élémentaire de physique - 1803 - Vol 2.djvu/23

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
4
TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

miers, tiennent à l’économie animale, mais qui sont produits par les mouvemens spontanés de certains poissons, dont le plus connu est la torpille ; enfin, nous considérerons l’électricité galvanique sous les rapports qui la lient avec la chimie par la décomposition de l’eau.

De l’Origine de l’Électricité Galvanique.

462. Les premières traces de l’espèce d’électricité dont il s’agit ici, se trouvent dans le récit que Sulzer a publié en 1767, de l’expérience suivante, aujourd’hui très-connue. On prend deux pièces de deux métaux différens, tels que le plomb et l’argent ; on en place une sur la langue et l’autre en dessous, de manière qu’elles dépassent le bout de cet organe, puis on les incline l’une vers l’autre par leurs extrémités saillantes, jusqu’à ce qu’elles se touchent ; au moment du contact, on éprouve une saveur que Sulzer compare à celle qu’excite le sulfate de fer. Il en conclut que la jonction des deux métaux opère dans l’un et l’autre, ou dans tous les deux, une vibration de leurs particules, qui doit nécessairement agir sur les nerfs de la langue, et y produire la sensation dont nous avons parlé. Il arrive assez souvent à ceux qui font cette expérience d’être en même temps affectés par une espèce de lueur qui semble leur passer devant les yeux.

463. Le phénomène que nous venons de citer, quoique du même genre que ceux qui appartiennent à la nouvelle branche d’électricité, n’eut d’abord aucune suite. Ce ne fut qu’en 1789 qu’un autre fait, amené