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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

qui arrive à lui, ce corps paroît noir ; il envoie à l’œil si peu de rayons réfléchis, qu’il n’est presque pas visible par lui-même, et sa présence, ainsi que sa figure, ne font impression sur nous qu’en ce qu’il interrompt, en quelque sorte, l’éclat de l’espace environnant.

Mais pour qu’un corps réfléchisse plutôt telle espèce de rayons que telle autre, il faut qu’il y ait en lui quelque chose qui détermine cette préférence : en quoi donc le corps rouge diffère-t-il, à cet égard, du corps jaune, ou vert, ou violet ? On a essayé de répondre à ces questions d’après différentes hypothèses. Newton, qui, de son côté, s’est beaucoup occupé de ce sujet intéressant, a continué d’interroger ici la nature avec le même succès, à l’aide d’une très-belle suite d’expériences dont nous allons faire connoître les résultats[1].

714. Ayant pris deux objectifs de télescope, l’un plan convexe, l’autre légèrement convexe des deux côtés, il posa l’une des faces de celui-ci sur la face plane du premier, et pressa d’abord légèrement les deux verres, et ensuite de plus en plus, l’un contre l’autre. L’effet de cette pression graduée fut de faire paroître, dans la lame d’air comprise entre les deux verres, différens cercles colorés, qui avoient le point de contact pour centre commun, et dont le nombre augmentoit en même temps que la pression des verres, de manière que celui qui avoit paru le dernier environnoit toujours

  1. Optice Lucis, lib. II, pars 1, observ. 4, 5, 6, etc.