Page:R.-J. Haüy - Traité élémentaire de physique - 1803 - Vol 2.djvu/280

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
261
DE PHYSIQUE.

aucune. Les rayons qui ont pénétré un milieu limpide continuent donc leur route dans toute l’épaisseur du milieu, sans qu’aucun se réfléchisse près du contact des molécules avec les milieux subtils renfermés dans les pores, comme si ces molécules formoient entre elles une parfaite continuité. Pendant tout ce trajet, les rayons conservent néanmoins leur disposition à être réfléchis ou réfractés, en vertu des accès de facile réflexion ou de facile transmission, de manière que si l’on désigne par e une certaine épaisseur qui auroit déterminé la réflexion de telle espèce de rayon, dans le cas où le milieu n’auroit que cette épaisseur, le même rayon conservera une tendance à être réfléchi à toutes les épaisseurs représentées par 3e, 5e, 7e, 9e, etc., et il sera disposé à être transmis aux distances 2e, 4e, 6e, 8e, 10e, etc., de la première surface. De même si l’on désigne par e′ une certaine épaisseur analogue à la réflexion d’une autre espèce de rayons, en supposant que le milieu n’eût que cette épaisseur, le rayon sera disposé à être réfléchi ou transmis à des distances représentées les unes par 3e′, 5e′, 7e′, etc., les autres par 2e′, 4e′, 6e′, 8e′, etc. Ces distances sont ce que Newton appelle les intervalles de facile réflexion, ou de facile transmission[1].

L’une et l’autre tendance n’ont leur effet que quand la lumière est arrivée à la seconde surface du corps. Là, toute la partie de la lumière qui, à raison de la distance entre les deux surfaces ou du nombre d’intervalles,

  1. Optice Lucis, lib, II, pars 3, propos. 12.