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DE PHYSIQUE.

d’après le rapport entre les angles visuels relatifs à l’un et à l’autre, ou entre les grandeurs de leurs images au fond de l’œil : car alors les deux produits qui résultent de l’impression de la distance combinée avec celle de la grandeur, ont une quantité commune, savoir la première impression, à laquelle on peut substituer l’unité, en sorte qu’ils sont proportionnels à l’autre quantité, qui est l’impression de la grandeur.

763. Tant que les objets sont assez peu éloignés, pour que les angles formés par les axes optiques aient une ouverture sensible, qui permette de les comparer, les mouvemens de nos yeux, relatifs à ces angles, nous aident encore à nous représenter, avec une certaine justesse, les distances, et en même temps les grandeurs dont l’estimation tient en partie à celle des distances ; mais lorsque l’éloignement des objets rend les mêmes angles si petits, qu’ils échappent à la comparaison, les grandeurs jugées dépendent beaucoup des grandeurs apparentes : ainsi un objet situé à une distance considérable, nous paroît beaucoup plus petit qu’il ne l’est réellement.

764. Le plus ou le moins de clarté des objets, et la manière plus ou moins nette et distincte dont nous les apercevons, nous les fait juger encore ou plus proches ou plus éloignés. C’est en se dirigeant d’après ce principe et le précédent, que les peintres diminuent les dimensions des figures, à proportion que les objets qu’elles représentent sont censés être dans un plus grand éloignement, et qu’ils en expriment en même temps les contours par des teintes plus foibles, ou même ébauchent si légèrement ces contours, qu’ils paroissent