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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

l’atmosphère[1] : les différentes couches dont celle-ci est composée réfléchissent de préférence les rayons bleus de la lumière du soleil, et ces rayons, renvoyés vers nos, yeux, nous font voir l’atmosphère de cette même couleur. La surface acgb, qui est comme la limite jusqu’où s’étendent toutes ces réflexions, devient ainsi à nos yeux comme une voûte à laquelle tous les astres nous semblent attachés. Supposons un observateur placé au point o, et menons par ce même point un plan poi parallèle à ux. Le spectateur, pour qui la courbure de la terre est insensible, sera dans le même cas que si ce plan existoit réellement, et ainsi la voûte céleste se réduira dans son jugement à l’arc dcge, qui repose sur le même plan ; d’où il suit qu’il verra les points extrêmes d, e de cette voûte, beaucoup plus éloignés que le point culminant l.

D’une autre part, les objets qui sont interposés entre nous et la lune, lorsque cet astre est à l’horizon, contribuent encore à augmenter la distance apparente des points d, e, par rapport au spectateur (765), et à diminuer la courbure qu’il attribuoit à la voûte du ciel.

Supposons que flh soit une coupe de cette voûte, telle que nous nous la représentons par l’effet des deux causes dont on vient de parler. Les arcs pu, ix étant censés infiniment petits, à cause du grand éloignement où se trouve la lune à notre égard, le moment où son

  1. On a représenté ici, pour plus de facilité, l’atmosphère plus étendue qu’elle ne l’est en effet ; mais le véritable état des choses est à l’avantage de l’explication.