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DE PHYSIQUE.

tement d’un point imaginaire situé à l’endroit où concourroient les rayons qui forment le cône tronqué, s’ils étoient prolongés derrière le miroir. L’œil sera donc affecté comme si ces prolongemens étoient réels ; car l’impression qu’il reçoit dépend uniquement de la direction du mouvement qu’ont les rayons à l’instant où ils arrivent ; tout le reste se passe comme à son insçu ; et parce qu’il a l’habitude de rapporter les objets à quelque point de la ligne droite suivant laquelle les rayons viennent le frapper, il verra au sommet imaginaire du cône qui est entré par la prunelle, une image du point radieux, qui produira en lui la même illusion que si ce point avoit été transporté tout à coup derrière le miroir.

De plus, il est facile de concevoir que l’image sera placée au delà du miroir, à la même distance où l’objet se trouve en deçà, puisque le cône imaginaire qui aboutit à cette image est égal et semblable au cône réel qui part de l’objet, et qu’il fait le même angle avec la surface du miroir.

On saisira encore mieux cette explication à l’aide de la fig. 120, où AB représente une ligne prise sur la surface d’un miroir plan, R le point radieux, sRt le cône de rayons qui, après avoir été réfléchi en st, se dirige vers l’œil situé en O, et lui fait voir l’image du point radieux à l’endroit r du concours imaginaire des rayons ms, nt, et de tous les rayons intermédiaires.

785. Au lieu d’un simple point radieux, plaçons devant le miroir un objet étendu dans les trois dimensions ; les résultats de la lumière réfléchie seront encore les mêmes que ceux de la lumière directe, c’est-à-dire,