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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

que l’œil verra derrière le miroir une image égale et semblable à l’objet, et tellement située, que tous les points qui se correspondront sur l’un et l’autre seront aux mêmes distances au delà et en deçà du miroir.

786. On jugera aisément que tous les gestes que fait un homme devant un miroir, sont répétés en sens contraire par son image ; et de là vient que quand nous voulons exécuter, à l’aide du miroir, des mouvemens qui exigent que nous nous voyions nous-mêmes, nous avons besoin d’un certain exercice pour éviter de nous laisser séduire par cette imitation trompeuse.

787. Nous ne pouvons voir dans un miroir qu’une partie de nous-mêmes, dont la hauteur soit double de celle du miroir : car la hauteur de l’image représente la base d’un triangle, dont les côtés sont ceux de l’angle visuel qui sous-tend cette hauteur ; et, dans le même cas, la hauteur du miroir représente une ligne qui coupe le triangle parallélement à sa base. Or, cette ligne divise chaque rayon visuel en deux parties égales, puisque le miroir est également éloigné de l’image et de l’œil ; d’où il suit que la ligne dont ils’agit est égale à la moitié de la base du triangle. Donc la hauteur du miroir est aussi la moitié de celle de l’image, et en même temps de la partie de notre corps, laquelle est représentée de grandeur naturelle par cette image.

788. Étant données la distance de l’œil au miroir, et les hauteurs du miroir et de l’objet, on peut facilement déterminer à quelle distance du miroir il faudroit placer l’objet pour l’y voir tout entier dans une position parallèle à celle du miroir ; car supposant la chose faite, et employant la même construction que ci-dessus (787),