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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

considérable qui en augmente le pouvoir réfléchissant.

Pour que les miroirs métalliques remplissent le but de l’observateur, il faut que leur forme, qui est une portion de sphère, soit travaillée avec une grande précision, et que leur poli soit très-parfait, sans quoi ils rendent les images confuses en absorbant une grande quantité de rayons. La difficulté de réunir ces conditions avoit fait penser à Newton que les miroirs de verre étamés méritoient la préférence lorsqu’ils étoient construits avec soin[1] ; mais le succès n’a pas répondu à l’attente de ce célèbre géomètre, et l’on ne se sert guère aujourd’hui que de miroirs métalliques pour les télescopes et autres instrumens dans lesquels l’effet de la réflexion se combine avec celui de la réfraction.

807. Lorsque les rayons du soleil qui arrivent à nous dans des directions peu différentes du parallélisme, tombent sur la surface d’un miroir concave, de manière que celui qui part du centre de l’astre se confond avec l’axe de ce miroir, la réflexion les fait coïncider à peu près au foyer des rayons parallèles ; là leurs actions concentrées excitent dans les corps qui s’y trouvent exposés une chaleur assez puissante pour enflammer ces corps, les fondre, ou les vitrifier, suivant les différentes natures des mêmes corps. C’est ce qui a fait donner à cette espèce de miroir le nom de miroir ardent.

808. Un corps enflammé, situé en présence d’un miroir concave, envoie aussi vers la surface de ce miroir des rayons qui, après leur réflexion, se réunissent en un

  1. Optice Lucis, lib. I, pars 1, propos. 7.