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DE PHYSIQUE.

foyer commun ; mais, outre qu’ils ont par eux-mêmes beaucoup moins d’énergie que les rayons solaires, il résulte de leur divergence sensible, que ceux qui tombent très-près de l’axe sont beaucoup moins condensés dans un espace donné, ce qui ôte au foyer une grande partie de son activité. On peut déterminer leur incidence à se faire suivant des directions parallèles, en employant deux miroirs, dont le diamètre soit d’environ 49 centimètres (15 pouces), et dont telle soit la courbure, que la distance entre le foyer et la surface réfléchissante se trouve aussi à peu près de 40 centimètres. On élève ces miroirs verticalement, de manière que leurs concavités se regardent, et on peut les éloigner l’un de l’autre de 10 mètres (30 pieds) ou davantage. On place au foyer de l’un un charbon allumé, dont on entretient l’ardeur par un souffle bien égal, dirigé du côté qui est situé vers le miroir. Les rayons qui tombent sur ce miroir devenant parallèles après leur réflexion, rencontrent sous ces mêmes directions la surface de l’autre miroir, où une seconde réflexion les fait concourir au foyer des rayons parallèles, en sorte qu’ils deviennent assez actifs pour allumer un morceau d’amadou, ou des grains de poudre à canon, que l’on présente à ce foyer.

809. Le Père Kirker a imaginé le premier de substituer à un miroir concave plusieurs miroirs plans, tellement disposés, que les rayons du soleil réfléchis sur leurs surfaces convergeassent vers un même point. Il n’employa que cinq de ces miroirs, en les plaçant de manière que le concours des rayons se faisoit à plus de 32mt.,5 (100 pieds) de distance, et il trouva que la chaleur y étoit presque insupportable. « Or, ajoute ce