Page:R.-J. Haüy - Traité élémentaire de physique - 1803 - Vol 2.djvu/357

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
338
TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

la curiosité. On place leur base au milieu d’un dessin qui ne présente que des traits irréguliers, des espèces d’énigmes pour l’œil, dont le mot est dans le miroir même, où l’on aperçoit la figure régulière de quelque objet familier. La géométrie fournit des règles pour combiner les traits du dessin avec la courbure du miroir, de manière qu’il en résulte l’effet qu’on se propose. Comme le miroir représente les objets tout autres qu’ils ne sont, on profite de son infidélité même pour lui donner une image vicieuse à rectifier.

Des Effets de la Lumière réfractée,
relativement à la Vision.

817. Les progrès de la dioptrique ou de la science des rayons réfractés, dont nous allons maintenant nous occuper, ont été beaucoup plus lents que ceux de la catoptrique, qui a pour objet la lumière réfléchie. La loi fondamentale de cette dernière science, qui consiste dans l’égalité des angles d’incidence et de réflexion, devoit, par sa seule simplicité, se présenter plus aisément ; et il y a tout lieu de présumer qu’Euclide, qui l’a appliquée aux effets des miroirs, dans son Traité d’Optique, n’avoit fait que profiter des connoissances établies, depuis long-temps, dans l’école platonicienne, dont il suivoit la doctrine. La loi à la quelle est soumise la réfraction de la lumière étoit encore inconnue, lorsque vers la fin du treizième siècle un Florentin, nommé Salvino Degl’Armati, inventa les lunettes à lire, découverte admirable, à l’aide de laquelle l’œil, plus prompt à vieillir que les autres