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DE PHYSIQUE.

organes, retrouve tout à coup des années qui sembloient perdues sans retour. On attribue la première ébauche du télescope aux enfans d’un lunettier de Middelbourg en Zélande, qui s’étant avisés de disposer entre leurs doigts deux verres de lunette l’un derrière l’autre, firent remarquer à leur père que les objets vus par l’intermède de ces verres paroissoient beaucoup plus gros qu’à la vue simple. Le lunettier, frappé de cet effet singulier, imita, par une construction plus commode, le modèle que ses enfans venoient de lui présenter. D’autres artistes de la même ville s’appliquèrent à perfectionner cet instrument, qui porta d’abord le nom de lunette de Hollande.

Mais pour tirer du télescope tous les avantages qu’il sembloit promettre, il falloit connoître la loi de la réfraction. Kepler la chercha inutilement, mais il trouva, par l’observation, une espèce de règle qui étoit au moins un à peu près, et qui lui apprit que l’on pouvoit substituer un oculaire convexe à l’oculaire concave que l’on avoit employé jusqu’alors. Scheiner et Rheita enchérirent sur cette amélioration, et le dernier parvint à une combinaison de verres lenticulaires qui réunissoit divers avantages à celui de redresser les objets que l’on voyoit renversés avec un seul oculaire.

Enfin Snellius, géomètre hollandais, détermina la loi fondamentale de la dioptrique, qui, d’après la manière dont il l’envisageoit, consiste en ce que les cosécantes des angles d’incidence et de réfraction sont en rapport constant. Descartes substitua à ce rapport celui des sinus dont il est l’inverse, et qui présente la même loi sous une forme plus simple ; muni de ce

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