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DE PHYSIQUE.

plitude d’aberration fl, qui résultoit de cette incidence, avoit également lieu, suivant Newton, pour toutes les inclinaisons du rayon st, soit qu’il restât dans le plan de la coupe principale, ou qu’il s’en écartât ; d’où il résultoit que l’amplitude d’aberration étoit constante, non-seulement quant à sa longueur, mais aussi quant à sa direction, qui étoit toujours parallèle à la petite diagonale bn de la base du rhomboïde.

838. D’autres physiciens ont cru pouvoir ramener la réfraction du rayon d’aberration aux lois ordinaires, et voici les principes d’où l’on part dans cette hypothèse. Parmi tous les rayons incidens qui peuvent rencontrer obliquement la base supérieure du rhomboïde, il y en a un, tel que s′t′, qui est tellement situé que le rayon d’aberration t′f′ qui en provient, est sur son prolongement, c’est-à-dire, qu’alors la réfraction d’aberration devient nulle, en sorte que l’image d’aberration donnée par un point f′ placé en dessous du rhomboïde, est vue à sa vraie place. Cette circonstance a lieu lorsque le rayon incident s′t′ est parallèle, à environ deux degrés près, aux arêtes ab, en. Menons t′p perpendiculaire sur s′t′, et supposons un plan qui passe par t′p, et dont la section sur la base supérieure du rhomboïde fasse un angle droit avec la diagonale ae. Il est évident qu’il en sera de ce plan, à l’égard du rayon s′t′, comme des plans ordinaires par rapport aux rayons qui subissent les lois de la réfraction commune, puisque les rayons qui passent sans inflexion sont toujours perpendiculaires à ces plans.

Lahire, qui avoit mesuré les angles d’incidence et