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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

ondulations qu’il attribuoit la réfraction du rayon d’aberration[1]. Il manie cette hypothèse avec beaucoup d’art ; en sorte que les valeurs qui s’en déduisent, relativement aux angles d’incidence et de réfraction du rayon d’aberration, nous ont paru, en général, se rapprocher de la vérité. Huyghens étoit même parvenu à un résultat très-remarquable que nous ferons connoître dans la suite, mais qui s’adapte également à une théorie fondée sur l’émission de la lumière en ligne droite.

Newton, qui, comme nous l’avons vu, adoptoit ce mouvement rectiligne de la lumière (615), et qui faisoit dépendre la réfraction ordinaire de l’attraction qu’exercent sur les molécules de ce fluide les milieux réfringens (656), attribuoit aussi la réfraction d’aberration à une force attractive, mais qui étoit particulière à la substance même de la chaux carbonatée, et avoit son centre d’action situé vers le petit angle solide du rhomboïde ; et voici la détermination à laquelle cet illustre géomètre avoit été conduit, relativement à la loi du phénomène.

837. Supposons que st (fig. 134) soit toujours un rayon incident perpendiculaire à la base du rhomboïde, et situé dans le plan de la coupe principale aenb. Le rayon réfracté ordinaire étant tl, situé sur le prolongement de st, le rayon d’aberration, qui se rejettera nécessairement vers le petit angle solide b, sera situé comme tf, qui fait avec tl un angle de 6d 40′. Or, l’am-

  1. Christiani Hugenii opera reliqua ; Amstelod., 1728, t. I. Tractatus de Lumine, p. 39 et seq.