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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

d’autre action que celle qui lui étoit commune avec les milieux ordinaires.

Cela posé, parmi tous les rayons simples dont est formé un faisceau de lumière qui tombe sur la surface du rhomboïde, les uns auront leurs pans de réfraction ordinaire, et les autres leurs pans d’aberration tournés vers le petit angle solide. Le faisceau se divisera donc en deux parties, dont l’une ne subira que la réfraction ordinaire, tandis que l’autre, attirée par la force qui réside dans le petit angle solide, sera soumise à la réfraction d’aberration.

Cette hypothèse acquiert un nouveau degré de vraisemblance, lorsqu’on l’applique au phénomène des quatre images produites par la superposition de deux rhomboïdes (835), et aux variations que subissent ces images dans leur intensité, à mesure que s’opère la révolution du rhomboïde supérieur. Ces effets indiquent que le faisceau d’aberration, dans lequel tous les pans d’aberration étoient d’abord exactement tournés vers la région d’où émane la force qui agit sur eux, se soudivise peu à peu, à mesure que, pendant la rotation du rhomboïde, cette région change de position ; en sorte que les molécules échappent, les unes après les autres, à la force attractive, pour subir la réfraction ordinaire. Le contraire arrive par rapport aux rayons de l’autre faisceau, qui avoient d’abord leurs pans d’aberration à angle droit sur la région d’où émane la force qui produit l’aberration ; car ces pans se trouvant peu à peu dans une position plus favorable à l’égard de la force dont il s’agit, subissent son action les uns après les autres, et le faisceau finit par être tout entier dans