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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

de la prunelle, suivant les directions qh, li, et les autres intermédiaires. Or, si l’on prolonge rp et rs vers l’œil, et qu’on supprime la lentille, les rayons renfermés dans l’angle prs se répandront sur tout l’espace gk qui est plus grand que le diamètre de la prunelle ; d’où il suit que la prunelle recevra plus de rayons par l’intermède de la lentille, que dans la vision simple ; et quoiqu’il y ait un certain nombre de rayons qui soient interceptés dans leur trajet à travers la lentille, cette perte étant plus que compensée par l’effet de la réfraction, il en résultera toujours un accroissement de lumière.

856. Enfin, le point de concours des rayons qui apportent à l’œil l’image de chaque point de l’objet, est plus éloigné que dans la vision ordinaire ; car le rayon réfracté sl, par exemple, en repassant dans l’air, s’écartera de la perpendiculaire au point l suivant une direction li, de manière que son prolongement lz passera à la droite du point s ; d’où il suit que les rayons il, hq concourront en un point z plus éloigné de l’œil que le point correspondant r de l’objet.

857. À l’égard du jugement que nous portons des dimensions et de la distance de l’image, tout le monde sait qu’elle paroît effectivement plus grande que l’objet, et qu’en même temps on est porté à la juger plus près, quoique les rayons qui la dessinent au fond de l’œil soient dirigés comme s’ils partoient d’un objet fictif plus éloigné de l’œil que le véritable. Mais ce n’est ici qu’un jugement en quelque sorte précipité, dans lequel nous, sommes d’abord entraînés par l’augmentation de grandeur et auquel contribue encore l’augmentation de