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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

Ad tend à produire le même effet sur l’œil o, par rapport à l’image qui se forme en a du point A, et ainsi de tous les autres points intermédiaires de l’image ab. Ce qui vient d’être dit de cette image s’applique, de soi-même, à l’image a′b′ que l’œil o′ aperçoit par l’intermède des faisceaux Ag et Bf, et l’on conçoit sans peine comment les deux images sont l’une et l’autre renversées et plus petites que l’objet.

La circonstance dont il s’agit ici est analogue à celle qui a lieu, lorsqu’à l’aide d’un miroir concave (801) on aperçoit l’image double, soit derrière le miroir, soit par devant, parce que l’œil, qui est accoutumé à rapprocher et à identifier, pour ainsi dire, les deux images dans les cas ordinaires, où elles coïncident presque exactement, les reçoit ici sous des positions tellement séparées, qu’il ne se prête plus à l’illusion qui les lui feroit juger réunies en une seule.

863. Mais il peut arriver que les yeux, en variant leurs mouvemens, parviennent à une position sous laquelle les quatre faisceaux se croisent deux à deux aux endroits où leurs rayons ont eux-mêmes leurs intersections, auquel cas, les points a, a′ d’une part, et les points b, b′ de l’autre se confondront, ainsi que le représente la fig. 148, et alors il n’y aura plus qu’une seule image, qui sera vue des deux yeux à la fois.

Le premier phénomène, savoir celui qui produit les deux images représentées fig. 147, a cela de singulier, que les lieux où l’on rapporte ces images ne sont pas situés entre la lentille et l’objet ; et voici comment on peut expliquer jusqu’à un certain point cette singularité. On ne voit chacune des images dont il s’agit que