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DE PHYSIQUE.

partie vers la forme la plus favorable à la netteté de la vision.

873. Lorsqu’on veut observer de très-petits objets, comme les étamines et les pistils des fleurs, les parties d’un insecte, on se sert communément d’une petite lentille dont la distance focale est fort courte, ou d’un globule de verre ; c’est ce que l’on appelle microscope simple. Supposons d’abord que l’on emploie une lentille mn (fig. 149), il est facile de concevoir que si cette lentille est mince, et que l’œil soit appliqué en o, tout près de sa surface, l’angle aob, sous lequel cet œil verra l’objet ab que l’on suppose très-petit, sera à peu près le même qu’à la vue simple ; car les rayons ao, bo passeront très-près du milieu c de la lentille, et par conséquent ils sortiront sensiblement parallèles aux directions qu’ils avoient en partant de l’objet, en sorte que leurs inclinaisons mutuelles ne seront presque point dérangées par l’effet de la lentille. Il suit de là que le microscope simple fait voir les objets à peu près sous la même grandeur apparente que s’ils étoient vus immédiatement à la même proximité de l’œil. Or, voici ce que l’on gagne à se servir d’une lentille.

874. Un petit objet placé très-près de l’œil nu, n’y produit qu’une image confuse, parce que les rayons qui composent les cônes de lumière envoyés par les différens points de cet objet, étant très-sensiblement divergens, ne peuvent se replier assez dans les humeurs de l’œil, pour que les sommets des cônes intérieurs aboutissent à la rétine. Les points de concours tendent à se faire plus loin, et l’on peut dire qu’à cet égard tous les hommes sont presbytes. On s’en convaincra