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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

facilement en regardant un petit objet très-voisin de l’œil ; l’image de cet objet paroîtra très-amplifiée, parce que l’œil étant, pour ainsi dire, en deçà des limites dans lesquelles est renfermé le champ de ses observations ordinaires, juge de la grandeur réelle par la grandeur apparente, comme lorsqu’il est au delà des mêmes limites, c’est-à-dire, lorsque l’objet est très éloigné de lui ; mais en même temps l’image prendra la forme d’une espèce de brouillard, par la raison que nous avons exposée.

Si, dans la même circonstance, on regarde l’objet à travers un papier percé d’un trou d’épingle, l’image paroîtra beaucoup plus nette, parce que ce trou ne laissera passer qu’une petite portion des rayons qui appartiennent à chaque cône, en sorte que les petits cercles que formeront sur le fond de l’œil les cônes intérieurs, étant presque réduits à de simples points, leurs impressions seront beaucoup plus distinctes.

875. Maintenant voici ce que fait le microscope simple : il diminue sensiblement la divergence des rayons qui composent les cônes partis de l’objet, et les fait parvenir à l’œil sous le même degré d’inclinaison que s’ils venoient d’un objet situé à une distance ordinaire. En conséquence, la vision de cet objet deviendra distincte, et en même temps l’image prendra un nouveau degré de clarté, parce que, dans ce cas, la réfraction rassemble et condense les rayons, de manière qu’il en arrive davantage à la prunelle qu’elle n’en recevroit sans Pinterposition du verre (855) : de plus, l’angle visuel restant le même, l’objet sera vu sous la même grandeur apparente. Ainsi l’on sait qu’en général, un