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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

cas où ce parallélisme cesse d’avoir lieu, les couleurs renfermées dans la lumière ne se séparent, même lorsque l’on essaye de combiner des substances différemment réfringentes, il est impossible de concilier la destruction des franges irisées qui bordent les images, avec l’effet de la réfraction pour produire ces mêmes images. Cette conséquence s’éclaircira encore d’après les nouveaux détails dans lesquels nous entrerons bientôt.

La persuasion où l’on étoit que Newton avoit fait son expérience avec l’exactitude qui lui étoit ordinaire, les recherches de Clairault qui, ayant examiné la loi proposée par Euler, avoit trouvé qu’elle ne soutenoit pas l’épreuve du calcul, tout conspiroit à faire croire que Newton avoit posé la borne qu’il étoit défendu à la science et à l’art de franchir.

894. Cependant en 1755, Klingenstiern, professeur de mathématiques à Upsal, fit passer à Dollond un écrit, dans lequel il se bornoit à attaquer l’expérience de Newton par la métaphysique et par la géométrie, mais d’une manière assez imposante pour forcer Dollond de douter de la vérité de cette expérience. Enfin, il osa la répéter, et la trouva fausse. Il joignit d’eux plaques de verre par deux de leurs bords, en sorte qu’il pouvait faire varier à volonté l’angle qu’elles formoient entre elles, puis il remplit d’eau l’espace intermédiaire ; il plongea dans cette eau un prisme de verre, dont l’angle étoit tourné en haut, c’est-à-dire, en sens contraire de l’angle formé par les deux plaques de verre. Il inclina ensuite ces plaques sous différens degrés, jusqu’à ce que les objets vus au travers de ce double prisme parussent