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DE PHYSIQUE.

sensiblement à la même hauteur que dans la vision simple. Il étoit bien sûr alors que les réfractions se détruisoient l’une l’autre, c’est-à-dire, que les rayons émergens étoient parallèles aux rayons incidens. Or les images, dans ce même cas, étoient teintes des couleurs de l’iris. Venoit-on ensuite à faire mouvoir de nouveau les plaques de verre, jusqu’à un certain degré d’inclinaison ? les iris disparoissoient ; mais les objets n’étoient plus à la même hauteur que quand on les regardoit immédiatement, et ainsi l’aberration de réfrangibilité étoit anéantie, sans que les réfractions se corrigeassent mutuellement[1].

Cette expérience décida la question. On chercha des substances dont la combinaison fût propre à détruire la diffusion des foyers, en laissant subsister la plus grande quantité possible de réfraction. Des géomètres illustres s’occuperont de déterminer les courbures les plus avantageuses relativement aux objectifs composés de différens milieux ; et c’est de toutes ces recherches qu’est sortie la construction des lunettes achromatiques, c’est-à-dire, de celles qui font voir les images nettement terminées et sans aucunes franges de couleurs empruntées. Nous allons exposer, le plus clairement que nous pourrons, à l’aide du simple raisonnement, les principes sur lesquels est fondée cette construction.

895. Nous avons vu (689) que Newton avoit déterminé immédiatement les différences entre les sinus de réfraction des rayons diversement colorés qui composent

  1. Smith, Traite d’optique, p. 383, notes 658 et suiv.