Page:R.-J. Haüy - Traité élémentaire de physique - 1803 - Vol 2.djvu/54

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
35
DE PHYSIQUE.

rapidement dans cette pile que dans celle dont les disques sont d’un plus petit diamètre, parce qu’il faut plus de temps au fluide pour se répandre sur de plus grandes surfaces, et y parvenir à la même densité. Il paroît donc qu’il s’établit une sorte de compensation entre l’effet de la plus grande masse qui agit dans le premier instant et celui de la moindre vîtesse qui a lieu dans les instans suivans, en sorte que l’effet total ne surpasse pas sensiblement celui qui est produit par une pile à petits disques, où, en général, la vîtesse du fluide est plus accélérée, mais où sa masse est d’ailleurs moins considérable.

506. Reste à considérer la plus grande facilité de la combustion, lorsqu’on emploie une pile à larges disques. Or, ici le fluide agit de même beaucoup plus sensiblement par sa masse dans le premier instant, ce qui lui donne d’autant plus d’avantage pour déterminer le commencement de la combustion, que le fil métallique peut être comparé à un canal délié qui se présente pour recevoir un effluve abondant et rapide. Mais dès qu’une fois la combustion a pris naissance, elle s’entretient par la chaleur du fil de fer, jointe à l’action des nouvelles quantités de fluide qui arrivent.

507. Van-Marum dirigea ses expériences vers une comparaison non moins intéressante, entre la charge de la pile et celle d’une batterie de 25 verres, dont les garnitures formulent ensemble une surface de 137 ½ pieds carrés. Il observa d’abord qu’une pile de 220 paires métalliques d’argent et de zinc, à l’aide d’un seul contact aussi court que possible, chargeoit la batterie à un degré qui égaloit celui de sa propre tension, en sorte que

C 2