Page:R.-J. Haüy - Traité élémentaire de physique - 1803 - Vol 2.djvu/55

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
36
TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

la pile et la batterie produisoient le même effet sur l’électromètre. Cependant les commotions produites par la batterie n’avoient pas la même force que celles qu’on éprouvoit en se servant de la pile : c’étoit une suite de ce que la décharge de la batterie étoit bornée à l’action du fluide qui s’y trouvoit répandu à l’instant de la commotion, au lieu que pendant cet instant nécessairement composé, quelque court qu’il fût, la pile avoit déjà commencé à se recharger.

Les effets de la pile furent ensuite comparés avec ceux d’une machine électrique, dont le plateau avoit 31 pouces de diamètre. Il s’agissoit de savoir combien de contacts du conducteur de cette machine seroient nécessaires pour charger une batterie au même degré de tension que celui qui seroit produit par un seul contact de la pile. Mais pour que les résultats fussent comparables, il falloit faire en sorte que la batterie ne reçût, pendant son contact avec le conducteur, que la quantité d’électricité que celui-ci pouvoit fournir par un mouvement du plateau d’une durée égale à celle de ce contact. Pour parvenir à ce but, Van-Marum appliquoit d’abord un doigt sur le conducteur, tandis que le plateau étoit en jeu, et laissoit ensuite un intervalle à peine sensible entre l’instant de retirer le doigt, et celui de mettre en contact avec le conducteur un fil métallique, qu’il lui présentoit de l’autre main, par l’intermède d’un corps isolant, et qui communiquoit avec le fond de la batterie. De cette manière, la charge de la batterie se réduisoit au fluide que le plateau développoit pendant le moment du contact. L’expérience fit voir qu’il falloit six de ces contacts pour charger la batterie au même degré