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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

contact avec lui, et en moins de celui du métal suivant. Or, telle est la loi à laquelle est soumise cette gradation, que la différence d’état entre le premier et le dernier métal est égale à la somme de toutes les différences, en allant d’un métal à l’autre[1].

Pour fixer nos idées, représentons par 1 la différence d’état entre l’argent et le cuivre, dans le cas du contact, par 2 celle entre le cuivre et le fer, par 3 celle entre le fer et l’étain, par 1 celle entre l’étain et le plomb, et par 5 celle entre le plomb et le zinc ; si nous supposons une petite pile formée de ces six métaux ainsi rangés, et qui soit en communication avec le sol, l’état de l’argent étant zéro, celui du cuivre sera 1, celui du fer 3, celui de l’étain 6, celui du plomb 7, et celui du zinc 12. La différence d’état entre les deux extrêmes, argent et zinc, sera donc 12 moins zéro, ou simplement 12, quantité qui est égale à la somme des différences 1, 2, 3, 1, 5 entre les états consécutifs des six métaux.

Il suit de là qu’une pile de telle hauteur qu’on voudra, dont chaque élément offriroit cette série de métaux, ne produira pas plus d’effet que si elle n’étoit composée que des deux métaux extrêmes réunis par paires. Mais le résultat qui a conduit Volta à cette conséquence, mériteroit d’être vérifié par des expériences exactes.

510. Nous avons supposé que les corps imbibés d’eau qui entrent dans la construction de la pile, n’y faisoient que l’office de conducteurs. Il est néanmoins probable qu’ils influent même sur la production de l’électricité.

  1. Annales de Chimie ; frimaire en 10, p, 251.