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DE PHYSIQUE.

trouver le rapport, en les démêlant de cette combinaison. Pour y parvenir, Coulomb compara d’abord la première force toute seule avec la force de torsion, et il trouva que si l’on tordoit le fil métallique qui portoit l’aiguille mobile, d’abord sous un angle de 35 degrés, l’aiguille s’écartoit d’un degré de son méridien magnétique ; et qu’ensuite si l’on tordoit le fil sous des angles qui fussent successivement doubles, triples, quadruples, etc., de 35 degrés, l’aiguille alloit se placer à 2 degrés, 3 degrés, 4 degrés, etc., de son méridien magnétique ; et ainsi en retranchant de chaque torsion imprimée le nombre de degrés qui donnoit la distance de l’aiguille au méridien, c’est-à-dire, la quantité dont le fil s’étoit détordu, en vertu du mouvement de l’aiguille, on trouvoit que la force de l’aiguille, pour réagir contre chaque torsion, équivaloit à autant de fois 35 degrés de torsion, que l’arc qui mesuroit la distance de l’aiguille au méridien renfermoit de degrés.

Cela posé, pour rendre plus sensible le procédé de Coulomb, nous allons donner encore ici l’exposé d’une de ses expériences. Soit S (fig. 59) la position du pôle inférieur de l’aiguille fixe, que nous supposons être le pôle Sud. Cette aiguille étant située verticalement dans le plan de son méridien magnétique, Coulomb met en contact avec ce pôle celui de même nom S de l’aiguille mobile sn, et cela de manière que le fil métallique n’ait aucune torsion : à l’instant l’aiguille fixe repousse l’aiguille mobile à une distance de 24 degrés, en sorte que cette dernière prend la position s′n′.

Or, la tendance à retourner au méridien agit en sens contraire du mouvement que vient de faire l’aiguille