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TRAITÉ ÉLÉMENTAIRE

554. Reprenons l’hypothèse où le corps N (fig. 60) ayant passé de l’état naturel à celui de magnétisme, par l’action du corps M, les positions respectives des pôles étoient celles que représente la figure. Supposons de plus, pour mettre l’expérience dans le cas le plus favorable, que les deux corps soient en contact par leurs pôles B, a. Si l’on place derrière le corps N, auprès du point b, un nouveau corps qui soit dans l’état naturel, l’action de N le convertira, à son tour, en un aimant dont le pôle austral sera contigu au pôle b, et l’on pourra continuer cette série indéfiniment. Une manière assez curieuse de varier cette expérience, consiste à présenter un des pôles d’un petit barreau magnétique à l’une des extrémités d’une aiguille à coudre, puis à élever le barreau pour que l’aiguille y reste suspendue : l’extrémité inférieure de celle-ci sert ensuite comme d’amorce pour attirer une seconde aiguille, qui demeure de même suspendue à la première ; et ainsi de suite, tant que la force magnétique l’emporte sur la pesanteur qui agit pour rompre la chaîne.

555. Voici un autre résultat qui, tout élémentaire qu’il est aujourd’hui pour ceux qui connoissent tant soit peu la théorie de l’aimant, en offre une preuve si parlante, qu’il mérite, par cela seul, d’être cité. On a deux barreaux aimantés à peu près d’égale force, et l’on présente tour à tour à chacun d’eux une clef qu’il soit capable d’enlever, ce qui a lieu, quel que soit le pôle que l’on mette en contact avec la clef. On dispose ensuite un des barreaux sur une table, de manière qu’il la dépasse assez pour que la clef y reste suspendue. On pose alors l’autre barreau sur celui auquel la

clef