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Page:Raîche - Au creux des sillons, 1926.djvu/27

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AU CREUX DES SILLONS

dans la nuit pendant que ses maîtres dormaient fut donné à un voisin. Le chat sédentaire, l’orgueil de la maison, celui qui venait chaque soir laper son lait tiède et qui ronronnait d’une façon si charmante près du gros poêle, fut laissé à la belle étoile. Corriveau était au milieu de ce désarroi, hagard, vieilli de vingt ans, terrassé, maudissant sa faute.

Lamarre voyait de sa fenêtre ce triste va-et-vient, touché de ce qui se passait, et n’osant pas se montrer de crainte de paraître insulter la déchéance de son ennemi. Il lui aurait volontiers serré la main, dans cette profonde misère.