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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/104

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JUSTINE.

soins ; enfin nous étions contens, lorsqu’il prit, à je ne sais quelle autorité, la fantaisie de faire le recensement des habitans du canton. Je m’enfuis pour échapper au contrôle, et nous changeâmes mystérieusement de demeure ; mais on avait soupçonné la vérité, je fus signalé comme réfractaire, et depuis ce temps les misérables me traquent comme une bête fauve. Jusqu’à présent j’ai eu le bonheur de leur échapper, ils ignorent ma retraite ; fasse le ciel qu’elle leur soit toujours inconnue.

Et maintenant, ma bonne mère, reprit-il après un court silence, j’espère que vous aimerez notre compagne comme vous m’aimez ; car elle est votre fille.

Justine rougit et baissa les yeux ; la mère de Georges l’embrassa et le jeune homme ajouta :

— Notre union est l’œuvre du ciel, les hommes ne pourront rien contre elle… Ma