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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/110

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JUSTINE.

J’avais tort tout à l’heure de douter de la Providence ; espérons, mon ami, et reste mon frère jusqu’à ce que le ciel me permette de te donner un nom plus doux sans violer la loi des hommes.

Georges ne répliqua point ; sa tête était penchée sur sa poitrine, il était immobile et semblait anéanti. Justine effrayée lui prit la main.

— Mon frère, dit-elle, prions ! c’est la consolation des malheureux, je souffre autant que toi.

Le jeune homme leva les yeux ; il essuya de grosses larmes qui ruisselaient sur son visage, et, s’efforçant de maîtriser les sentimens qui brisaient son cœur, il tomba à genoux en disant.

— Prions, Justine !