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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/109

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LA MAISONNETTE.

vous faire le sacrifice de ma vie ; pourquoi me demander au delà ?… Si je ne puis être votre femme selon la loi, que seraient nos enfans ? aux yeux des hommes je ne serais qu’une méprisable concubine… Pourquoi m’avez-vous arrachée des mains de mes persécuteurs ?… ne suis-je venue ici que pour troubler la paix de cette solitude, et vous enlever le peu de bonheur qui vous restât ?… Oh ! je le reconnais, la fatalité m’a marquée de son doigt de fer. Laissez-moi fuir, Georges, afin que ma destinée s’accomplisse.

— Me fuir ! Eh ! que t’ai-je fait, Justine, pour me réduire au désespoir ? Ai-je cessé d’admirer ta vertu ? ne t’ai-je pas toujours respectée… Malheureux ! je croyais être aimé…

— Oui, oui, je t’aime, Georges, et c’est pour cela que je veux rester digne de toi…