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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/134

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JUSTINE.

Tandis que les gendarmes aidaient Georges à se remettre sur ses pieds, et qu’ils achevaient de lui ficeler le haut du corps comme une carotte de tabac, Justine, grâce aux secours que lui prodiguait le curé, recouvrait l’usage de ses sens. On prit envers elle les mêmes précautions, c’est-à-dire qu’on lui lia les mains derrière le dos, et qu’une quintuple ceinture de cordes lui colla les bras le long des côtes. Ce fut en cet état que, malgré les représentations du curé, les cris, les supplications de madame Valmer, Justine et Georges furent conduits dans les prisons de la ville voisine, et de là transférés dans celles de Paris, attendu que plusieurs des crimes, dont Georges était accusé avaient été commis dans le département de la Seine.

Justine, dès les premiers jours, s’était laissée aller au plus violent désespoir ; mais