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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/135

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LA PRISON.

bientôt ce désespoir avait fait place à la résignation : forte de son innocence, elle attendait, sans crainte pour elle-même, le dénouement de ce drame. Sa sécurité n’était pas aussi grande, il est vrai, à l’égard de Georges ; mais, à défaut de la justice des hommes, elle comptait sur celle de la Providence. Sa situation morale s’améliora donc sensiblement tant que dura le voyage. Ils arrivent enfin à Paris, s’embrassent pour la dernière fois ; après avoir franchi la barrière, ils suivent bientôt une route différente, en s’efforçant de cacher leurs larmes à la foule stupide et cruelle qui les entoure.

Cette séparation était ce qui avait le plus effrayé Justine : tant que le voyage avait duré, elle avait été, en quelque sorte, soutenue par la présence de son ami ; mais maintenant qui la consolera ? qui la comprendra ? Ces réflexions accablaient la pauvre enfant,