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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/14

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INTRODUCTION.

nos mœurs qui en sont la conséquence immédiate, le malheur est d’autant plus intense que l’individu qu’il frappe a plus de vertu ; nous voulons que par cet exorde, comme aussi par le titre que nous avons adopté, on sache d’abord à quoi s’en tenir. C’est aux lumières du siècle que nous soumettons nos pensées, c’est aux cœurs vertueux (hélas ! bien rares) que nous cherchons à plaire : captiver leur attention, mériter leurs suffrages, voilà l’unique récompense digne de nos travaux. Quant aux méchans, nous les bravons ; nous haïssons les hypocrites, en riant à l’avance des sots que scandalisera le titre de notre livre.

En définitive, n’aspirant point aux palmes glorieuses des martyrs, il a été indispensable de jeter un voile léger sur de nombreux tableaux ; mais, exposé au grand jour, le coloris n’en sera pas moins vif.

Enfin montrer la vérité toute nue c’était la livrer au mépris de la multitude, toujours imbue de préjugés ridicules… Nous ne l’avons pas exposée. Mais n’est-ce point un problème résolu à l’affirmative que d’en référer aux lecteurs perspicaces et éclairés ?


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