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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/142

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JUSTINE.

au milieu de ces furies !… La loi, qu’on dit être l’appui de l’innocent, le bouclier du faible ! quelle amère dérision ! Eh bien ! il y a en France quelques centaines de gens qu’on appelle législateurs ; ces gens sont comblés d’honneurs et de biens ; les plus brillans emplois sont pour eux ; leurs moindres désirs sont souvent des ordres auxquels les chefs de l’état se conforment, et tout cela parce qu’ils font nos lois !… Quand donc un homme de cœur élèvera-t-il la voix pour leur crier : Vos lois sont des lois de mensonge et de sang ; elles sont faites pour favoriser le fort en écrasant le faible ? Législateurs, n’avez-vous donc pas d’entrailles ? Ne sentez-vous pas votre cœur bondir au récit des infamies que vos lois sanctionnent ? Malheureux ! ne comprenez-vous pas que la postérité, plus éclairée, et vous jugeant par vos actes, n’aura pour vous que haine et mépris ?… Mettez-vous donc à l’œu-