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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/148

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JUSTINE.

déjà. Toutefois il en résulta que Georges fut renvoyé devant la Cour d’assises, et que Justine fut mise en liberté ; mais la position de cette dernière ne s’en trouvait guère améliorée : que faire à Paris sans argent, sans asile, et presque sans vêtemens ?

Il faisait froid, la pluie tombait fine et serrée, lorsque les gardiens jetèrent la pauvre fille à la porte de la prison. Elle marcha d’abord pendant quelque temps sans savoir où elle allait : elle avait, il est vrai, quelques parens éloignés à Paris ; mais comment se présenter chez eux dans l’état où elle se trouvait ? Voudraient-ils la recevoir ? Ne l’accuseraient-ils pas de mensonge si elle leur racontait ce qui lui était arrivé ? Et puis une parente qui sort de prison ! ils se croiraient déshonorés. Peut-être aussi, en cherchant un asile dans sa famille, courrait-elle le risque de retomber au pouvoir de l’infâme comte