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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/149

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UNE COUR D’ASSISES.

de Bonvalier, et cette considération était suffisante pour l’empêcher de faire la moindre démarche de ce côté. Mouillée jusqu’aux os, ne possédant rien que les misérables haillons qui la couvraient, elle se réfugia dans la première église qu’elle aperçut, et, s’agenouillant sur les dalles froides et humides du temple, elle pria avec ferveur ; l’infortunée en était à ce point où la prière est la seule consolation.

Une heure s’écoula ainsi ; Justine priait toujours, lorsqu’une dame, aux manières distinguées, à l’air noble, s’approcha d’elle et lui dit :

— Vous devez avoir bien froid, mon enfant.

La pauvre fille parut s’éveiller, et il lui fut presque impossible de répondre tant elle tremblait.