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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/151

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UNE COUR D’ASSISES.

votre aide. Venez chez moi, je tâcherai d’adoucir vos chagrins.

Justine était tellement émue qu’il lui fut impossible de répondre ; mais des larmes de reconnaissance coulèrent sur ses joues, et sa bienfaitrice parut comprendre parfaitement ce langage du cœur. Elles montèrent toutes deux en voiture, à la grande surprise du cocher et du valet de pied, qui ne comprenaient pas ce qu’il pouvait y avoir de commun entre madame la baronne de Boistange, leur maîtresse, et cette petite fille déguenillée. Arrivée à l’hôtel, la baronne conduisit sa protégée dans son appartement, la fit habiller avec ses propres vêtemens, et, lorsque Justine parut entièrement remise, elle l’interrogea de nouveau. La jeune fille raconta naïvement toute son histoire, non sans être souvent interrompue par les exclamations de sa protectrice, qui n’avait ja-