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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/152

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JUSTINE.

mais soupçonné que la perversité humaine pût aller aussi loin.

— Consolez-vous, mon ange, dit cette excellente femme quand elle eut tout entendu. Je suis bien aise de savoir que vous êtes de bonne maison, et que votre éducation n’a pas été négligée. Je suis veuve depuis long-temps ; le ciel ne m’a pas accordé d’enfans ; je vais fort peu dans le monde. Consentez à demeurer près de moi, et je tâcherai de vous faire oublier vos malheurs, afin que vous m’aimiez assez pour que je puisse me croire votre mère.

Justine se jeta aux pieds de la baronne, qui s’empressa de la relever, l’embrassa affectueusement, et la traita dès lors comme si elle eût été sa fille. La fortune souriait donc enfin à la pauvre enfant ; la liberté de Georges était la seule chose qui manquait à