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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/155

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UNE COUR D’ASSISES.

autres gens civilisés ; il est vrai que nous avons horreur des cannibales qui ne mangent que leurs ennemis…

Georges fut introduit, il répondit avec calme à toutes les questions que lui adressa le président, et soutint qu’il n’avait fait usage de ses armes que lorsqu’il avait été contraint de repousser la force par la force. Vint ensuite l’audition des témoins. Justine fut amenée aux pieds de la cour : elle pâlit, trembla, et faillit s’évanouir lorsqu’il fallut jurer de dire toute la vérité ; elle y parvint, mais tout cela acheva d’épuiser ses forces, et elle perdit connaissance : on lui donna des secours. Lorsqu’elle eut repris l’usage de ses sens, le président l’engagea à parler, mais trois fois la même cause produisit le même effet. Il insistait pourtant. Alors Georges indigné s’écria :

— Et que pourrait-elle vous dire que je ne