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Page:Raban - Justine, ou Les malheurs de la vertu, 1836.djvu/157

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UNE COUR D’ASSISES.

cond, c’était avoué ; puis enfin qu’ils avaient reçu la mort avec un fusil. Il démontrait que ledit fusil avait dû être préalablement chargé ; il établissait enfin positivement la préméditation : c’est ce qui le mettait dans l’obligation, lui avocat du roi, de demander la tête de l’accusé, attendu que rien ne remédie plus efficacement à la mort de deux hommes que la mort d’un troisième.

Cela dit, l’orateur se couvre et s’assied, très-satisfait de l’éloquente tirade qu’il a débitée vingt fois dans des circonstances semblables, se proposant bien de la reproduire à la prochaine occasion. Alors le président fait un résumé qui ne résume rien ; puis il pose une série de questions aux jurés, assoupis depuis une heure, qui se retirent pour délibérer sur le sort de l’accusé. Les voilà dans la chambre des délibérations.

— Voyons, dit un gros joufflu de maître-